Salauds de Pauvres ! Les poivrots

Les poivrots, rentrant se pieuter à l’aube, font enrager les salariés qui, eux, partent, esclaves modernes, trimer pour pas grand-chose, afin que le grand capital poursuive son infini développement mortifère et destructeur. Les poivrots se fendent la gueule, chantent et parfois même pissent ou vomissent dans le métro, avec leurs amis de beuverie. Par contraste, les travailleurs se rendent compte qu’ils ont une vie d’esclave ennuyeuse à mourir. S’ils y pensent un peu profondément, ils se suicident en arrivant au bureau, libérant ainsi un emploi, ce qui contribue à la fois à réduire le chômage et à faire baisser le déficit lié au paiement des retraites.

      Les poivrots font rigoler les enfants des voisins quand ils braillent des insanités dans les HLM à l’insonorisation approximative. Leurs femmes sont très gentilles et souvent effacées, elles portent des ray-bans en plastique made in china pour dissimuler leurs ecchymoses, les lendemains des jours où c’est parti en vrille et qu’ils ont trop cogné. On ne peut, décemment pas nier que les poivrots tabassent parfois leur femme et leurs lardons mais, quand il n’y a plus rien à boire, qu’on a plus de boulot depuis longtemps et pas les moyen de se payer un psychologue ou des cours de boxe, on finit par déprimer et si on ne peut plus se passer les nerfs sur ses proches dans ses ces moments-là, à quoi bon vivre en encore, papa… ?

      Les poivrots crèvent tout seul chez eux en s’étouffant dans leur vomi. Comme ils ont l’habitude de mourir souvent, pour eux, ce n’est qu’une fois de plus. S’agissant de la «mise en bière » , ils prennent ça pour un hommage à leur pratique et ils ricanent, déjà murgés comme des baleines parmi les vignes du Seigneur, en regardant de là-haut leur propre enterrement auquel participe pas mal des gens qui les détestaient et qui disent tous à peu près la même chose, des banalités de circonstance, qu’ils savaient que ça finirait comme ça, que c’était pas une vie, qu’on récolte ce qu’on sème, des conneries de gens sobres, quoi, des conneries qui les feraient mourir de rire…s’ils n’étaient pas déjà mort !

            Les poivrots conchient les ligues anti-alcool et tous les intégristes obsessionnels congénitaux de la sobriété qui voudraient leur gâcher le plaisir et la liberté de se niquer la gueule, le foie et le reste plus rapidement que Dieu ne l’aurait, dit-on, programmé. Vu leur utilité démontrée ici-même, je me joins à eux pour demander que tous les coupeurs de biture en quatre qui veulent régir le plaisir des autres soient, au nom de la liberté, écartelés sur la place publique pour l’exemple, non, mais !

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